Actuellement les stratégies relevant de l’écrit se sont vues renforcées par la recherche dans des domaines connexes à la didactique de l’écrit comme la psychologie et la psycho pédagogie, la sociologie. Ces dernières avancent des théories basées sur l’importance de la socialisation des écrits et sur leur mise en lien avec les aspects socio culturels de la vie des apprenants. C’est ici qu’interviennent les supports issus de littératies populaires. D. Alvermann (2002) en parle dans ses derniers écrits et souligne l’importance d’introduire ce type de littérature en classe et d’en faire un support « passerelle qui permettrait de mieux appréhender la tache scripturale de mieux la présenter et surtout de la motiver. (Alexander-Smith. A. C. 2004)
En effet, de nos jours, nul ne peut nier l’impact que peut avoir l’introduction de supports issus de la culture urbaine et populaire des élèves dans la classe. (Alexander-Smith. A. C. 2004). Et en plus de mettre en avant une pédagogie cultuellement impliquée ( Billings, L., cité par Alexander -Smith, 2004) ; connexion des aspects culturels dans la pratique scripturale en contexte scolaire , Permet de renforcer le sentiment d’appartenance et d’intégration sociale, qui est aussi un élément supplémentaire à rajouter à la dynamique motivationnelle.
La culture Hip- Hop, dont sont issus le slam, le rap, et le Spoken-word, fait partie intégrante de la vie des jeunes adolescents de nos jours. Leur permettre d’en faire usage en classe c’est une manière de les valoriser et de les impliquer. Sans oublier qu’au delà des aspects poétiques et lyriques de la langue en usage dans ces supports, il y a aussi le discours porté par les mots qui permettent de dire leurs sentiments, leurs colères et leurs joies, dans un investissement personnel égotique. Comme corollaire de ce fait il y a l’engagement et l’implication dans les taches scripturales. On note aussi que cette littératie ancrée dans une tradition de contestation peut faire valoir un apprentissage de l’esprit critique qui est nécessaire à la formation des individus dans notre société. Sans oublier le coté créatif de ces écrits, qui permet de libérer les scripteurs des contraintes de la langue et qui de ce fait les désinhibe et leur donne plus confiance en eux, ce qui rejaillit positivement sur leurs apprentissages dans le domaine de l’écrit(Alexander-smith. A. C. 2004, Bazin, H. Bornaz, M. et Slimani, M. 2010 ; Amabile, T. M. 1985 ; Hagood, C., Alvermann, D. E., Heron-Hruby, A., 2010; Heron-Hruby, A. et Alvermann, D. E. 2009) .
On le voit donc, la stratégie qui consiste à inviter la culture populaire dans les classes serait payante à plus d’un titre. Et étant inscrit dans le champ la culture populaire, le slam ou ses versions anglo-saxonnes, le Spoken word et le rap, peuvent aider les apprenants à se considérer comme des scripteurs plus compétents, contrebalançant l’image, souvent négative qui leur est renvoyée lors d’activités d’écriture scolaires (Heron-Hruby et Alvermann, 2009 ; Hagood, Alvermann et Heron-Hruby. 2010) ; les inscrivant aussi dans une pratique « d’écriture au long cours », ce qui favoriserait les apprentissages scripturaux par le biais des retours fréquents sur les productions.
Conclusion
Les élèves veulent écrire, voila le constat que font bon nombre de chercheurs quand il s’agit de pratiques scripturales en contexte scolaire. Mais comme l’a dit Graves (2003) cité par Pietro Boscolo et Carmen Gilati (2007), encore faut il les laisser écrire. Je rajouterai encore faut il leur donner l’envie de s’engager dans la tâche scripturale de façon volontaire.
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