samedi 3 décembre 2011
mardi 29 novembre 2011
vendredi 18 novembre 2011
mercredi 26 octobre 2011
mardi 18 octobre 2011
jeudi 13 octobre 2011
samedi 20 août 2011
vendredi 8 juillet 2011
vendredi 1 juillet 2011
mardi 21 juin 2011
dimanche 19 juin 2011
vendredi 17 juin 2011
jeudi 2 juin 2011
Gil Scott-Heron R.I.P
Usé jusqu’à la corde par un mode de vie plutôt stupéfiant (…), Gil Scott-Heron avait la prononciation molle lorsque je l’ai interviewé l’an dernier. Le cerveau, lui, avait conservé toutes ses fonctionnalités.
Force était d’observer qu’il se souvenait de tout, absolument tout ce qui avait marqué son existence de créateur. Et il ne s’était pas fait prier pour fournir les précisions concernant la création de son ultime opus I’m New Here, un album excellent réalisé par le Britannique Richard Russell qui lui valut un retour par la grande porte sur la scène mondiale. Scott-Heron avait d’ailleurs gardé sa superbe en disant qu’il avait aidé Russell à réaliser un rêve, plutôt que de reconnaître la chance que le patron admiratif du label XL lui avait accordée !
L’homme ne doutait pas de sa valeur, ça c’est certain.
Même concernant ses problèmes avec la loi pour consommation et possession de drogues illégales, il avait daigné commenter. La réplique était rapide, solide, fière. L’homme assumait ses contradictions, évitant de verser dans l’apitoiement ou le repentir niais. « La seule différence entre moi et tant d’autres, c’est qu’ils ne se sont pas fait prendre », estimait-il. Et paf. Bien sûr, il reconnaissait avoir commis des bêtises et nui à ses proches, il refusait néanmoins d’en beurrer épais.
Poète, écrivain, activiste, tribun, musicien, chanteur, l’artiste afro-américain se voyait parmi les descendants de l’écrivain Langston Hughes dont il fut un admirateur fervent, marqué par la beat generation ayant précédé la sienne (Amiri Baraka, notamment), il fut un auteur de la poésie funk et jazzy soul, à l’instar des Last Poets.
D’aucuns lui accordent la paternité du style rap parce que ses déclamations ne manquaient pas de syncope. À ce titre, pourtant, Scott-Heron n’était pas un pionnier. La déclamation syncopée chez les blacks américains existait bien avant lui. En fait, c’est beaucoup plus pour le choix de ses environnements sonores, plus soul que jazz, qu’on a pu voir chez lui la préfiguration du hip hop contrairement à la génération qui l’avait précédé.
Scott-Heron ne détestait pas être considéré comme un précurseur du hip hop mais ne semblait pas non plus y accorder beaucoup d’importance. Par le passé, d’ailleurs, il ne s’est pas gêné pour critiquer vertement les valeurs gangstéristes et le piètre niveau littéraire de plusieurs de ses descendants.
Libre penseur à n’en point douter, Scott-Heron est allé jusqu’au bout de sa destinée, c’est-à-dire la rencontre funeste des deux bouts de la chandelle.
Force était d’observer qu’il se souvenait de tout, absolument tout ce qui avait marqué son existence de créateur. Et il ne s’était pas fait prier pour fournir les précisions concernant la création de son ultime opus I’m New Here, un album excellent réalisé par le Britannique Richard Russell qui lui valut un retour par la grande porte sur la scène mondiale. Scott-Heron avait d’ailleurs gardé sa superbe en disant qu’il avait aidé Russell à réaliser un rêve, plutôt que de reconnaître la chance que le patron admiratif du label XL lui avait accordée !
L’homme ne doutait pas de sa valeur, ça c’est certain.
Même concernant ses problèmes avec la loi pour consommation et possession de drogues illégales, il avait daigné commenter. La réplique était rapide, solide, fière. L’homme assumait ses contradictions, évitant de verser dans l’apitoiement ou le repentir niais. « La seule différence entre moi et tant d’autres, c’est qu’ils ne se sont pas fait prendre », estimait-il. Et paf. Bien sûr, il reconnaissait avoir commis des bêtises et nui à ses proches, il refusait néanmoins d’en beurrer épais.
Poète, écrivain, activiste, tribun, musicien, chanteur, l’artiste afro-américain se voyait parmi les descendants de l’écrivain Langston Hughes dont il fut un admirateur fervent, marqué par la beat generation ayant précédé la sienne (Amiri Baraka, notamment), il fut un auteur de la poésie funk et jazzy soul, à l’instar des Last Poets.
D’aucuns lui accordent la paternité du style rap parce que ses déclamations ne manquaient pas de syncope. À ce titre, pourtant, Scott-Heron n’était pas un pionnier. La déclamation syncopée chez les blacks américains existait bien avant lui. En fait, c’est beaucoup plus pour le choix de ses environnements sonores, plus soul que jazz, qu’on a pu voir chez lui la préfiguration du hip hop contrairement à la génération qui l’avait précédé.
Scott-Heron ne détestait pas être considéré comme un précurseur du hip hop mais ne semblait pas non plus y accorder beaucoup d’importance. Par le passé, d’ailleurs, il ne s’est pas gêné pour critiquer vertement les valeurs gangstéristes et le piètre niveau littéraire de plusieurs de ses descendants.
Libre penseur à n’en point douter, Scott-Heron est allé jusqu’au bout de sa destinée, c’est-à-dire la rencontre funeste des deux bouts de la chandelle.
Gil Scott-Heron, un des pères du rap, meurt à 62 ans
Le poète, écrivain et musicien américain Gil Scott-Heron, considéré comme un des pères fondateurs du rap et auteur de la chanson engagée The Revolution Will Not Be Televised, est mort vendredi à l'âge de 62 ans, a annoncé sa maison de disque, XL Recordings.
Surnommé parfois «le parrain du rap», Scott-Heron, né le 1er avril 1949, est mort dans un hôpital de New York, a précisé XL Recordings.
Créateur dans les années 1960 du style «spoken word», forme de poésie orale accompagnée ou non de musique, il devient célèbre avec le titre The Revolution Will Not Be Televised, qui s'attaque aux inégalités sociales dont sont victimes les Noirs aux États-Unis.
Son style musical, avec des albums comme Pieces of a Man et Winter in America et son engagement politique ont contribué à l'explosion de la culture hip-hop aux États-Unis.
«Le phrasé urbain, inspiré et agressif de Gil Scott-Heron a inspiré des légions de rappeurs», indique le site spécialisé allmusic.com.
La musique de Scott-Heron reflétait également son combat contre la dépendance à l'alcool et aux drogues. Son dernier album I'm New Here, est sorti en 2010.
Surnommé parfois «le parrain du rap», Scott-Heron, né le 1er avril 1949, est mort dans un hôpital de New York, a précisé XL Recordings.
Créateur dans les années 1960 du style «spoken word», forme de poésie orale accompagnée ou non de musique, il devient célèbre avec le titre The Revolution Will Not Be Televised, qui s'attaque aux inégalités sociales dont sont victimes les Noirs aux États-Unis.
Son style musical, avec des albums comme Pieces of a Man et Winter in America et son engagement politique ont contribué à l'explosion de la culture hip-hop aux États-Unis.
«Le phrasé urbain, inspiré et agressif de Gil Scott-Heron a inspiré des légions de rappeurs», indique le site spécialisé allmusic.com.
La musique de Scott-Heron reflétait également son combat contre la dépendance à l'alcool et aux drogues. Son dernier album I'm New Here, est sorti en 2010.
Gil Scott-Heron, Voice of Black Protest Culture, Dies at 62 By BEN SISARIO Published: May 28, 2011
il Scott-Heron, the poet and recording artist whose syncopated spoken style and mordant critiques of politics, racism and mass media in pieces like “The Revolution Will Not Be Televised” made him a notable voice of black protest culture in the 1970s and an important early influence on hip-hop, died on Friday at a hospital in Manhattan. He was 62 and had been a longtime resident of Harlem.
His death was announced in a Twitter message on Friday night by his British publisher, Jamie Byng, and confirmed early Saturday by an American representative of his record label, XL. The cause was not immediately known, although The Associated Press reported that he had become ill after returning from a trip to Europe.
Mr. Scott-Heron often bristled at the suggestion that his work had prefigured rap. “I don’t know if I can take the blame for it,” he said in an interview last year with the music Web site The Daily Swarm. He preferred to call himself a “bluesologist,” drawing on the traditions of blues, jazz and Harlem renaissance poetics.
Yet, along with the work of the Last Poets, a group of black nationalist performance poets who emerged alongside him in the late 1960s and early ’70s, Mr. Scott-Heron established much of the attitude and the stylistic vocabulary that would characterize the socially conscious work of early rap groups like Public Enemy and Boogie Down Productions. And he has remained part of the DNA of hip-hop by being sampled by stars like Kanye West.
“You can go into Ginsberg and the Beat poets and Dylan, but Gil Scott-Heron is the manifestation of the modern word,” Chuck D, the leader of Public Enemy, told The New Yorker in 2010. “He and the Last Poets set the stage for everyone else.”
Mr. Scott-Heron’s career began with a literary rather than a musical bent. He was born in Chicago on April 1, 1949, and reared in Tennessee and New York. His mother was a librarian and an English teacher; his estranged father was a Jamaican soccer player.
In his early teens, Mr. Scott-Heron wrote detective stories, and his work as a writer won him a scholarship to the Fieldston School in the Bronx, where he was one of 5 black students in a class of 100. Following in the footsteps of Langston Hughes, he went to the historically black Lincoln University in Pennsylvania, and he wrote his first novel at 19, a murder mystery called “The Vulture.” A book of verse, “Small Talk at 125th and Lenox,” and a second novel, “The Nigger Factory,” soon followed.
Working with a college friend, Brian Jackson, Mr. Scott-Heron turned to music in search of a wider audience. His first album, “Small Talk at 125th and Lenox,” was released in 1970 on Flying Dutchman, a small label, and included a live recitation of “Revolution” accompanied by conga and bongo drums. Another version of that piece, recorded with a full band including the jazz bassist Ron Carter, was released on Mr. Scott-Heron’s second album, “Pieces of a Man,” in 1971.
“Revolution” established Mr. Scott-Heron as a rising star of the black cultural left, and its cool, biting ridicule of a nation anesthetized by mass media has resonated with the socially disaffected of various stripes — campus activists, media theorists, coffeehouse poets — for four decades. With sharp, sardonic wit and a barrage of pop-culture references, he derided society’s dominating forces as well as the gullibly dominated:
The revolution will not be brought to you by the Schaefer Award Theater and will not star Natalie Wood and Steve McQueen or Bullwinkle and Julia.
The revolution will not give your mouth sex appeal.
The revolution will not get rid of the nubs.
The revolution will not make you look five pounds thinner, because the revolution will not be televised, brother.
During the 1970s, Mr. Scott-Heron was seen as a prodigy with significant potential, although he never achieved more than cult popularity. He recorded 13 albums from 1970 to 1982, and was one of the first acts that the music executive Clive Davis signed after starting Arista Records in 1974. In 1979, Mr. Scott-Heron performed at Musicians United for Safe Energy’s “No Nukes” benefit concerts at Madison Square Garden, and in 1985, he appeared on the all-star anti-apartheid album “Sun City.”
But by the mid-1980s, Mr. Scott-Heron had begun to fade, and his recording output slowed to a trickle. In later years, he struggled publicly with addiction. Since 2001, Mr. Scott-Heron had been convicted twice for cocaine possession, and he served a sentence at Rikers Island in New York for parole violation.
Commentators sometimes used Mr. Scott-Heron’s plight as an example of the harshness of New York’s drug laws. Yet his friends were also horrified by his descent. In interviews Mr. Scott-Heron often dodged questions about drugs, but the writer of the New Yorker profile reported witnessing Mr. Scott-Heron’s crack smoking and being so troubled by his own ravaged physical appearance that he avoided mirrors. “Ten to 15 minutes of this, I don’t have pain,” Mr. Scott-Heron said in the article, as he lighted a glass crack pipe.
That image seemed to contrast tragically with Mr. Scott-Heron’s legacy as someone who had once so trenchantly mocked the psychology of addiction. “You keep sayin’ kick it, quit it, kick it quit it!” he said in his 1971 song “Home Is Where the Hatred Is.” “God, did you ever try to turn your sick soul inside out so that the world could watch you die?”
Complete information about Mr. Scott-Heron's survivors was not immediately available, but Mr. Byng, his publisher, said that they included a half-brother, Denis Scott-Heron; a son, Rumal; and two daughters, Gia Scott-Heron and Che Newton. Mr. Byng added that Mr. Scott-Heron had recently been working on voluminous memoirs, parts of which he hoped to publish soon.
Despite Mr. Scott-Heron’s public problems, he remained an admired figure in music, and he made occasional concert appearances and was sought after as a collaborator. Last year, XL released “I’m New Here,” his first album of new material in 16 years, which was produced by Richard Russell, a British record producer who met Mr. Scott-Heron at Rikers Island in 2006 after writing him a letter.
Reviews for the album inevitably called Mr. Scott-Heron the “godfather of rap,” but he made it clear he had different tastes.
“It’s something that’s aimed at the kids,” he once said. “I have kids, so I listen to it. But I would not say it’s aimed at me. I listen to the jazz station.”
His death was announced in a Twitter message on Friday night by his British publisher, Jamie Byng, and confirmed early Saturday by an American representative of his record label, XL. The cause was not immediately known, although The Associated Press reported that he had become ill after returning from a trip to Europe.
Mr. Scott-Heron often bristled at the suggestion that his work had prefigured rap. “I don’t know if I can take the blame for it,” he said in an interview last year with the music Web site The Daily Swarm. He preferred to call himself a “bluesologist,” drawing on the traditions of blues, jazz and Harlem renaissance poetics.
Yet, along with the work of the Last Poets, a group of black nationalist performance poets who emerged alongside him in the late 1960s and early ’70s, Mr. Scott-Heron established much of the attitude and the stylistic vocabulary that would characterize the socially conscious work of early rap groups like Public Enemy and Boogie Down Productions. And he has remained part of the DNA of hip-hop by being sampled by stars like Kanye West.
“You can go into Ginsberg and the Beat poets and Dylan, but Gil Scott-Heron is the manifestation of the modern word,” Chuck D, the leader of Public Enemy, told The New Yorker in 2010. “He and the Last Poets set the stage for everyone else.”
Mr. Scott-Heron’s career began with a literary rather than a musical bent. He was born in Chicago on April 1, 1949, and reared in Tennessee and New York. His mother was a librarian and an English teacher; his estranged father was a Jamaican soccer player.
In his early teens, Mr. Scott-Heron wrote detective stories, and his work as a writer won him a scholarship to the Fieldston School in the Bronx, where he was one of 5 black students in a class of 100. Following in the footsteps of Langston Hughes, he went to the historically black Lincoln University in Pennsylvania, and he wrote his first novel at 19, a murder mystery called “The Vulture.” A book of verse, “Small Talk at 125th and Lenox,” and a second novel, “The Nigger Factory,” soon followed.
Working with a college friend, Brian Jackson, Mr. Scott-Heron turned to music in search of a wider audience. His first album, “Small Talk at 125th and Lenox,” was released in 1970 on Flying Dutchman, a small label, and included a live recitation of “Revolution” accompanied by conga and bongo drums. Another version of that piece, recorded with a full band including the jazz bassist Ron Carter, was released on Mr. Scott-Heron’s second album, “Pieces of a Man,” in 1971.
“Revolution” established Mr. Scott-Heron as a rising star of the black cultural left, and its cool, biting ridicule of a nation anesthetized by mass media has resonated with the socially disaffected of various stripes — campus activists, media theorists, coffeehouse poets — for four decades. With sharp, sardonic wit and a barrage of pop-culture references, he derided society’s dominating forces as well as the gullibly dominated:
The revolution will not be brought to you by the Schaefer Award Theater and will not star Natalie Wood and Steve McQueen or Bullwinkle and Julia.
The revolution will not give your mouth sex appeal.
The revolution will not get rid of the nubs.
The revolution will not make you look five pounds thinner, because the revolution will not be televised, brother.
During the 1970s, Mr. Scott-Heron was seen as a prodigy with significant potential, although he never achieved more than cult popularity. He recorded 13 albums from 1970 to 1982, and was one of the first acts that the music executive Clive Davis signed after starting Arista Records in 1974. In 1979, Mr. Scott-Heron performed at Musicians United for Safe Energy’s “No Nukes” benefit concerts at Madison Square Garden, and in 1985, he appeared on the all-star anti-apartheid album “Sun City.”
But by the mid-1980s, Mr. Scott-Heron had begun to fade, and his recording output slowed to a trickle. In later years, he struggled publicly with addiction. Since 2001, Mr. Scott-Heron had been convicted twice for cocaine possession, and he served a sentence at Rikers Island in New York for parole violation.
Commentators sometimes used Mr. Scott-Heron’s plight as an example of the harshness of New York’s drug laws. Yet his friends were also horrified by his descent. In interviews Mr. Scott-Heron often dodged questions about drugs, but the writer of the New Yorker profile reported witnessing Mr. Scott-Heron’s crack smoking and being so troubled by his own ravaged physical appearance that he avoided mirrors. “Ten to 15 minutes of this, I don’t have pain,” Mr. Scott-Heron said in the article, as he lighted a glass crack pipe.
That image seemed to contrast tragically with Mr. Scott-Heron’s legacy as someone who had once so trenchantly mocked the psychology of addiction. “You keep sayin’ kick it, quit it, kick it quit it!” he said in his 1971 song “Home Is Where the Hatred Is.” “God, did you ever try to turn your sick soul inside out so that the world could watch you die?”
Complete information about Mr. Scott-Heron's survivors was not immediately available, but Mr. Byng, his publisher, said that they included a half-brother, Denis Scott-Heron; a son, Rumal; and two daughters, Gia Scott-Heron and Che Newton. Mr. Byng added that Mr. Scott-Heron had recently been working on voluminous memoirs, parts of which he hoped to publish soon.
Despite Mr. Scott-Heron’s public problems, he remained an admired figure in music, and he made occasional concert appearances and was sought after as a collaborator. Last year, XL released “I’m New Here,” his first album of new material in 16 years, which was produced by Richard Russell, a British record producer who met Mr. Scott-Heron at Rikers Island in 2006 after writing him a letter.
Reviews for the album inevitably called Mr. Scott-Heron the “godfather of rap,” but he made it clear he had different tastes.
“It’s something that’s aimed at the kids,” he once said. “I have kids, so I listen to it. But I would not say it’s aimed at me. I listen to the jazz station.”
mercredi 1 juin 2011
Littératies populaires urbaines et apprentissage de l’écrit.
Actuellement les stratégies relevant de l’écrit se sont vues renforcées par la recherche dans des domaines connexes à la didactique de l’écrit comme la psychologie et la psycho pédagogie, la sociologie. Ces dernières avancent des théories basées sur l’importance de la socialisation des écrits et sur leur mise en lien avec les aspects socio culturels de la vie des apprenants. C’est ici qu’interviennent les supports issus de littératies populaires. D. Alvermann (2002) en parle dans ses derniers écrits et souligne l’importance d’introduire ce type de littérature en classe et d’en faire un support « passerelle qui permettrait de mieux appréhender la tache scripturale de mieux la présenter et surtout de la motiver. (Alexander-Smith. A. C. 2004)
En effet, de nos jours, nul ne peut nier l’impact que peut avoir l’introduction de supports issus de la culture urbaine et populaire des élèves dans la classe. (Alexander-Smith. A. C. 2004). Et en plus de mettre en avant une pédagogie cultuellement impliquée ( Billings, L., cité par Alexander -Smith, 2004) ; connexion des aspects culturels dans la pratique scripturale en contexte scolaire , Permet de renforcer le sentiment d’appartenance et d’intégration sociale, qui est aussi un élément supplémentaire à rajouter à la dynamique motivationnelle.
La culture Hip- Hop, dont sont issus le slam, le rap, et le Spoken-word, fait partie intégrante de la vie des jeunes adolescents de nos jours. Leur permettre d’en faire usage en classe c’est une manière de les valoriser et de les impliquer. Sans oublier qu’au delà des aspects poétiques et lyriques de la langue en usage dans ces supports, il y a aussi le discours porté par les mots qui permettent de dire leurs sentiments, leurs colères et leurs joies, dans un investissement personnel égotique. Comme corollaire de ce fait il y a l’engagement et l’implication dans les taches scripturales. On note aussi que cette littératie ancrée dans une tradition de contestation peut faire valoir un apprentissage de l’esprit critique qui est nécessaire à la formation des individus dans notre société. Sans oublier le coté créatif de ces écrits, qui permet de libérer les scripteurs des contraintes de la langue et qui de ce fait les désinhibe et leur donne plus confiance en eux, ce qui rejaillit positivement sur leurs apprentissages dans le domaine de l’écrit(Alexander-smith. A. C. 2004, Bazin, H. Bornaz, M. et Slimani, M. 2010 ; Amabile, T. M. 1985 ; Hagood, C., Alvermann, D. E., Heron-Hruby, A., 2010; Heron-Hruby, A. et Alvermann, D. E. 2009) .
On le voit donc, la stratégie qui consiste à inviter la culture populaire dans les classes serait payante à plus d’un titre. Et étant inscrit dans le champ la culture populaire, le slam ou ses versions anglo-saxonnes, le Spoken word et le rap, peuvent aider les apprenants à se considérer comme des scripteurs plus compétents, contrebalançant l’image, souvent négative qui leur est renvoyée lors d’activités d’écriture scolaires (Heron-Hruby et Alvermann, 2009 ; Hagood, Alvermann et Heron-Hruby. 2010) ; les inscrivant aussi dans une pratique « d’écriture au long cours », ce qui favoriserait les apprentissages scripturaux par le biais des retours fréquents sur les productions.
Conclusion
Les élèves veulent écrire, voila le constat que font bon nombre de chercheurs quand il s’agit de pratiques scripturales en contexte scolaire. Mais comme l’a dit Graves (2003) cité par Pietro Boscolo et Carmen Gilati (2007), encore faut il les laisser écrire. Je rajouterai encore faut il leur donner l’envie de s’engager dans la tâche scripturale de façon volontaire.
En effet, de nos jours, nul ne peut nier l’impact que peut avoir l’introduction de supports issus de la culture urbaine et populaire des élèves dans la classe. (Alexander-Smith. A. C. 2004). Et en plus de mettre en avant une pédagogie cultuellement impliquée ( Billings, L., cité par Alexander -Smith, 2004) ; connexion des aspects culturels dans la pratique scripturale en contexte scolaire , Permet de renforcer le sentiment d’appartenance et d’intégration sociale, qui est aussi un élément supplémentaire à rajouter à la dynamique motivationnelle.
La culture Hip- Hop, dont sont issus le slam, le rap, et le Spoken-word, fait partie intégrante de la vie des jeunes adolescents de nos jours. Leur permettre d’en faire usage en classe c’est une manière de les valoriser et de les impliquer. Sans oublier qu’au delà des aspects poétiques et lyriques de la langue en usage dans ces supports, il y a aussi le discours porté par les mots qui permettent de dire leurs sentiments, leurs colères et leurs joies, dans un investissement personnel égotique. Comme corollaire de ce fait il y a l’engagement et l’implication dans les taches scripturales. On note aussi que cette littératie ancrée dans une tradition de contestation peut faire valoir un apprentissage de l’esprit critique qui est nécessaire à la formation des individus dans notre société. Sans oublier le coté créatif de ces écrits, qui permet de libérer les scripteurs des contraintes de la langue et qui de ce fait les désinhibe et leur donne plus confiance en eux, ce qui rejaillit positivement sur leurs apprentissages dans le domaine de l’écrit(Alexander-smith. A. C. 2004, Bazin, H. Bornaz, M. et Slimani, M. 2010 ; Amabile, T. M. 1985 ; Hagood, C., Alvermann, D. E., Heron-Hruby, A., 2010; Heron-Hruby, A. et Alvermann, D. E. 2009) .
On le voit donc, la stratégie qui consiste à inviter la culture populaire dans les classes serait payante à plus d’un titre. Et étant inscrit dans le champ la culture populaire, le slam ou ses versions anglo-saxonnes, le Spoken word et le rap, peuvent aider les apprenants à se considérer comme des scripteurs plus compétents, contrebalançant l’image, souvent négative qui leur est renvoyée lors d’activités d’écriture scolaires (Heron-Hruby et Alvermann, 2009 ; Hagood, Alvermann et Heron-Hruby. 2010) ; les inscrivant aussi dans une pratique « d’écriture au long cours », ce qui favoriserait les apprentissages scripturaux par le biais des retours fréquents sur les productions.
Conclusion
Les élèves veulent écrire, voila le constat que font bon nombre de chercheurs quand il s’agit de pratiques scripturales en contexte scolaire. Mais comme l’a dit Graves (2003) cité par Pietro Boscolo et Carmen Gilati (2007), encore faut il les laisser écrire. Je rajouterai encore faut il leur donner l’envie de s’engager dans la tâche scripturale de façon volontaire.
samedi 28 mai 2011
mercredi 25 mai 2011
samedi 21 mai 2011
vendredi 13 mai 2011
mardi 10 mai 2011
Productions d'élèves
J’voudrais faire un slam pour une fourmilière
J’voudrais faire un slam pour une ville antique
Où on évolue dans des rues pas chiques
Et aussi dans un monde pas romantique
Prends le transport de l’aéroport pour visiter le port
Et si tu aimes le sport va vers Alger nord
Tu verras des femmes en haïk blanc
Et tu y trouveras plusieurs clans
Et dans les rues un monde fou c’est un peu barbant
Et même parfois dépaysant
Des gens de toute sorte c’est un peu étrange
Et parfois on aimerait que ça change.
Productions d'élèves
1,2,3 j’voudrais faire un slam c’est pas factice
Je ne parle pas du Fis
Mais d’une cité qui pue la pisse
Une cité qui se trouve à Clairval
J’voudrai faire un slam pour « wlad l’houma »
Quand je la vois j’attrape une migraine dans l’estomac
Ici les mômes sont vexés car
Le shit et l’alcool sont en excès
Les cœurs se sont changés en pierres
Et l’enfant ne respecte plus sa mère
J’voudrais faire un slam pour cette cité militaire qui s’est transformé en enfer.
Je ne parle pas du Fis
Mais d’une cité qui pue la pisse
Une cité qui se trouve à Clairval
J’voudrai faire un slam pour « wlad l’houma »
Quand je la vois j’attrape une migraine dans l’estomac
Ici les mômes sont vexés car
Le shit et l’alcool sont en excès
Les cœurs se sont changés en pierres
Et l’enfant ne respecte plus sa mère
J’voudrais faire un slam pour cette cité militaire qui s’est transformé en enfer.
Quelques productions d’élèves
J’voudrais faire un slam pour celle qui te joue des tours sans t’apercevoir
J’voudrais faire un slam pour celle qui te donne parfois une lueur d’espoir
J’voudrais faire un slam pour celle qui t’envoie des moments de désespoir
Elle te fait passer des moments de gloire
Et tout le monde désire vous voire
Et parfois on n’arrive pas à y croire
Elle te fait passer des moments de peine
Tu ne sais pas où ton esprit t’emmène.
J’voudrais faire un slam pour celle qui te donne parfois une lueur d’espoir
J’voudrais faire un slam pour celle qui t’envoie des moments de désespoir
Elle te fait passer des moments de gloire
Et tout le monde désire vous voire
Et parfois on n’arrive pas à y croire
Elle te fait passer des moments de peine
Tu ne sais pas où ton esprit t’emmène.
mardi 15 mars 2011
dimanche 13 mars 2011
DOXA
J'allume j'éteins je suis le clandestin
Je vais je viens je suis baladin
Libre de tout sans attaches ni collier
Je vire je volte et à personne je ne me soumets
Ma vie ma langue mon art mon âme
Ma mise à nu se fait sans larmes
Je vole le temps je tente la vie
Je tends des perches des alibis
Loin de moi l'idée de sauver le monde
D’ailleurs si je reste c'est juste pour fermer la ronde
Ma place est vide c'est bien ainsi
Puisque rien n'est à moi rien ne me sera repris
Je chante la vie à tire larigot
Je casse le vent en allant toujours plus haut
Chassez vos rêves endormez vos peurs
Il n'y a pire carcan que celui de nos mœurs
J’aime la vie et elle me le rend bien
À coup de poings à coups de griffes et ça me convient
Le temps du repos est encore loin
Enfile tes gants,allons frotter nos poings
Un jour le vide familier sera occupé et là
Faudra songer à ranger l'attirail et tout quitter
Nouveaux mouillages nouvelles demeures nouveaux sommiers
Et Si rien ne demeure, tout se transforme, en ailleurs
Restent les mots qui exsudent le sel la violence et l'ardeur.
Je vais je viens je suis baladin
Libre de tout sans attaches ni collier
Je vire je volte et à personne je ne me soumets
Ma vie ma langue mon art mon âme
Ma mise à nu se fait sans larmes
Je vole le temps je tente la vie
Je tends des perches des alibis
Loin de moi l'idée de sauver le monde
D’ailleurs si je reste c'est juste pour fermer la ronde
Ma place est vide c'est bien ainsi
Puisque rien n'est à moi rien ne me sera repris
Je chante la vie à tire larigot
Je casse le vent en allant toujours plus haut
Chassez vos rêves endormez vos peurs
Il n'y a pire carcan que celui de nos mœurs
J’aime la vie et elle me le rend bien
À coup de poings à coups de griffes et ça me convient
Le temps du repos est encore loin
Enfile tes gants,allons frotter nos poings
Un jour le vide familier sera occupé et là
Faudra songer à ranger l'attirail et tout quitter
Nouveaux mouillages nouvelles demeures nouveaux sommiers
Et Si rien ne demeure, tout se transforme, en ailleurs
Restent les mots qui exsudent le sel la violence et l'ardeur.
http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/Revoir-nos-emissions/Acoustic/Episodes/p-14941-Grand-Corps-Malade.htm
Grand Corps Malade
Ni rappeur, ni chanteur, Grand Corps Malade a donné ses lettres de noblesse au slam. La recette pour "3ème Temps" : une voix chaude et grave, une poésie actuelle et une musique discrète et nécessaire
Ni rappeur, ni chanteur, Grand Corps Malade a donné ses lettres de noblesse au slam. La recette pour "3ème Temps" : une voix chaude et grave, une poésie actuelle et une musique discrète et nécessaire
jeudi 10 mars 2011
lundi 7 mars 2011
Le ton monte mais on n'entend pas d'cris
Le ton monte c'est la nuit que j'écris
Les mots hurlent mais personne ne les capte
C'est mon sourire qui doit brouiller les cartes.
_________________________________________________
Quand je slame ma langue c'est ma lame
Face au vent les tirades se déssinent
Comme des ombres chinoises qui voyagent clandestines
J'interpelle les cieux , j'interpelle bien des âmes
Je pointe et je pique et au bout s'enflamme la rime
Quand je slam je deviens Cyrano qui déclame
Quand je slame je vomis aussi mon vague à l’âme
Comme un scribe égyptien qui manie son calame
Quand je slame c'est les mots qui m'enflamment
Et j'ajuste et retaille le coupon et la trame
comme un tisserand dont le texte s'emballe
Quand je slame c'est mon monde à vos pieds que je déballe
Les amis prenez place dans une baignoire ou un balcon
Ce soir c'est soirée slam et c'est mes mots qui donnent le ton.
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Le ton monte c'est la nuit que j'écris
Les mots hurlent mais personne ne les capte
C'est mon sourire qui doit brouiller les cartes.
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Quand je slame ma langue c'est ma lame
Face au vent les tirades se déssinent
Comme des ombres chinoises qui voyagent clandestines
J'interpelle les cieux , j'interpelle bien des âmes
Je pointe et je pique et au bout s'enflamme la rime
Quand je slam je deviens Cyrano qui déclame
Quand je slame je vomis aussi mon vague à l’âme
Comme un scribe égyptien qui manie son calame
Quand je slame c'est les mots qui m'enflamment
Et j'ajuste et retaille le coupon et la trame
comme un tisserand dont le texte s'emballe
Quand je slame c'est mon monde à vos pieds que je déballe
Les amis prenez place dans une baignoire ou un balcon
Ce soir c'est soirée slam et c'est mes mots qui donnent le ton.
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dimanche 6 mars 2011
jeudi 3 mars 2011
samedi 26 février 2011
Poésie contemporaine, slam et expression orale. Geneviève Baraona
Ainsi, pourquoi ne pas slamer en classe de langue, avec des apprenants de français, en France ou à l’étranger ?
La chanson a souvent servi de support à l’apprentissage de la langue, par son côté ludique (air, musique à fredonner), culturel – texte reflet d’un trait socioculturel (Delerme) ou critique d’une institution (Brassens/Renaud), d’un problème actuel comme la pollution (Mickey3D) ou emblème d’un genre (Piaf), ou témoignage d’une génération (Gainsbourg/Benabar) – et poétique : rythme, rimes, thématique (Souchon)…
Les poèmes, mis en musique (Le Pont Mirabeau par Ferré ou Lavoine), ou pas, ont servi de relais au dire communicatif : expressifs et rimés, ils restent des porte-parole plus esthétiques, plus sensibles que la prose quotidienne didactisée dans les dialogues des méthodes de langue.
Aborder la prononciation de ces sons du français, si vocaux (16 voyelles), si étranges (les nasales) par la poésie, avec des débutants, quoi de plus mémorable ! "Les sanglots longs des violons de l’automne", joué entre les cordes sonores et vocales des [o], des [o] et des [on], interprété, rythmé, prononcé dans le respect du vers verlainien, fait du cours d’expression orale, un plaisir croisant les multiples apprentissages de sons, d’univers de sens et d’expression de sentiments…
Prononcer les sons, les identifier, supposent aussi l’acquisition de champs lexicaux propres à une langue… pourtant chaque langue comporte aussi ses variations stylistiques (la poésie, variation de la prose, où s’articulent différents discours), historiques (la langue de Molière et celle d’Eric-Emmanuel Schmidt), sociolinguistiques (langage soutenu, courant, familier)… Les mots d’argots de la langue parlée, entrés dans la langue, l’enrichissent, en montrent l’évolution et figurent dans certains dictionnaires, comme celui d’Alain Rey par exemple, attentif à ce dialogue de la langue avec elle-même, à un français contemporain, ne portant pas l’"habit vert" même s’il en a parfois les couleurs.
Est-ce à dire qu’il faudrait ignorer pour autant la langue "académique", socle immergé de l’iceberg linguistico-culturel français, dont la partie visible serait seule mouvante et adaptable ? Tomber dans la caricature est un travers peu courant qui sert pourtant à stigmatiser l’enseignant "porteur de laxisme, et d’éradication des valeurs qui passent par l’apprentissage de la bonne langue", définie une fois pour toutes, comme celle de l’écrit…
Les didacticiens qui s’intéressent à l’apprentissage de l’écrit chez les analphabètes, nous disent que pour entrer en écriture, on partira d’abord de modèles oraux à perfectionner avant d’aborder des transcriptions de codes, des transferts syntaxiques, des traductions lexicales, des adaptations du spatial et sonore au linéaire.
Pour motiver les écoliers, collégiens, lycéens, les apprenants de langue maternelle, seconde ou étrangère, pour les faire entrer dans les univers imaginaires et cohérents, universels et singuliers des textes, contes et autres écrits, de plus en plus de lecteurs à voix haute et de "lecteurs de rue", ont fait leur apparition. Racontant les histoires qui nous disent mais disent aussi les histoires de l’autre, Marc Roger, lecteur public, marche et lit dans la ville, dans le monde. Après son tour de France, pendant un an, sur les chemins, il est parti à la rencontre du monde méditerranéen, écoutons-le "Peut-on glisser dans le regard des sédentaires l’idée qu’avec un livre il est possible d’aller vers l’autre ? Lecteur public, je souhaite prêter parole au répertoire jeunesse et au domaine adulte de la nouvelle et du roman contemporain du monde entier… Ainsi de cette nouvelle de Mohamed Choukri, Les enfants ne sont pas toujours fous…"
Dire à voix haute le monde d’aujourd’hui, c’est ce à quoi s’emploient les slameurs, dans une langue contemporaine, sur le mode créatif, en improvisant.
Poésie urbaine et éducation
Étudiants, cadres supérieurs, chômeurs, enseignants que rien ne destinait à se rencontrer, arrivent des beaux quartiers ou des 4000 de La Courneuve pour écouter ou participer aux soirées slam du café Chérie dans le XIXe ; au bar de La Réunion, dans le XXe, c’est un terrain démocratique où tout le monde peut s’exprimer, authentiques poètes urbains comme acrobates de la langue française "le slam est un sport collectif fondé sur le rassemblement de gens différents" nous rappelle Pilot le Hot.
Il est même plébiscité par l’Éducation nationale qui lui a ouvert les portes des écoles, comme un moyen ludique de raccrocher les élèves à la langue française ; des élèves entendent leur premier slam dans leur lycée des textes "qui parlent de l’amour, des HLM, de Clichy-sous-Bois où je vis". D’autres considèrent leur art comme un espace où les barrières sociales s’abolissent comme Hocine Ben, artiste à Aubervilliers qui fait partie du 93 Slam Caravane qui organise des scènes et anime des ateliers d’écriture en banlieue nord. Quant à Catherine Duval, elle est enseignante à mi-temps le jour et K-trin-D le soir. "Tombée" dans le slam, elle incite les "slameuses" à prendre à leur tour la parole.
Comme voulait le faire Prévert dans ses poèmes/chansons/manifestes, à la fois très élaborés mais à la portée de tous, les slameurs nomment la ville, l’environnement, la vie, leurs parcours et leurs émotions avec des mots contemporains ; toutefois, ils y mêlent souvent une langue d’initiés, un argot des jeunes du XXIe siècle, plus connue sous le nom de verlan. Il s’agit comme le terme lui-même nous l’indique, de syllabes inversées, de mots à l’envers. D’un lexique courant souvent inconnu des parents, émaillant la conversation entre paires ou "potes", ces mots venus parfois d’autres langues, sont retranscrits avec une orthographe proche de la phonétique.
Ne pas connaître les termes "kiffer" ou "meuf", serait se couper d’une partie de la jeunesse qui, quel que soit son milieu, les emploie.
Ainsi, en français langue étrangère, il apparaît de la plus haute importance de pouvoir enseigner, à côté de celle écrite par les auteurs du siècle des Lumières, une langue parlée aujourd’hui en France, le métier d’enseignant étant d’abord d’adaptation et de réactivation, de plain-pied dans la réflexivité de l’actualité.
Ayant acquis, par son passage par l’école, ses droits à l’exportation, à travers la didactique de l’oral, les textes slam, tout comme les chansons, peuvent servir de supports à l’apprentissage de la langue-culture pour l’apprenant étranger.
Grand Corps Malade
De fait, un CD occupe depuis de nombreux mois la tête des Hit-parade et les bacs des rayons musiques de toutes les grandes surfaces, il s’agit de celui de Grand Corps Malade, Midi 20. Il se définit lui-même comme "ni musicien, ni chanteur, ni même rappeur, mais slameur".
Originaire de Saint-Denis, 93, Grand Corps malade n’est pourtant représentatif ni du slam, ni de la banlieue, dans l’originalité de sa démarche et la poésie de ses textes.
Si les slameurs font essentiellement de la scène et non des disques, lui produit un disque où certains de ses textes sont mis en musique, "textes-slams", observations de la vie ordinaire transcendées par des mots justes, modestes, empreints de philosophie, de poésie, de journal intime, de reportage.
Il raconte ce qu’il a vu, vécu, senti…
Il commence le slam en 2003, au Théranga, un petit café africain de la place Clichy où il découvre un univers de convivialité et de mixité dans tous les sens du terme ; issu de classe moyenne, son goût des textes vient de la musique, de l’écoute : "À Saint-Denis on écoutait des bouts de cassette de NTM avant que ça sorte officiellement. Mes parents écoutaient Brassens, Renaud, Barbara, de grands paroliers".
Il déclare "j’avais une passion pour les mots avant mon accident…" Très actif avant ce douloureux épisode, il retrouve dans le slam une énergie à réinvestir. Il compte bien malgré le succès de son disque Midi 20, continuer à animer des ateliers de slam à l’hôpital et en milieu scolaire "je leur apprends à écrire et dire un texte, à parler en public, à assumer le regard des autres"…
"Le slam pour moi c’est un moment de partage d’un texte à l’oral, celui d’une émotion, des mots et de l’amour du verbe mis en poésie. Le slam c’est utiliser sa voix et ses oreilles. C’est pourquoi il est aussi important d’écouter les paroles des autres. En une soirée on peut devenir un slameur parce qu’on aura réussi à vaincre son appréhension et à monter sur la scène. C’est sa force et son succès".
vendredi 25 février 2011
(Trois-Rivières) «Se faire lire, c'est quelque chose. Se faire écouter, c'est encore mieux». Mike McNeil lance des phrases comme celles-là en discutant de la forme d'art qu'il privilégie, le slam.
(Trois-Rivières) «Se faire lire, c'est quelque chose. Se faire écouter, c'est encore mieux». Mike McNeil lance des phrases comme celles-là en discutant de la forme d'art qu'il privilégie, le slam.
La pièce inaugurale de son premier album, J'écris, résume l'essence de la motivation du Trifluvien d'adoption, qui écrit depuis l'adolescence.
À lire. Ou écouter!«Il y a trois façons d'écrire: avec sa tête, avec son coeur et avec son âme», formule aussi le slammeur qui favorise la troisième source.
Sur son album Rien n'a changé, Mike McNeil aborde des thèmes comme le suicide, la violence faite aux femmes, l'euthanasie, et même l'ouragan George, qui a forcé son retour de République Dominicaine en 1998.
Le parcours de ce natif de Québec n'est pas banal. Après avoir animé des émissions musicales à la radio communautaire CKIA FM et à la station Télécom 9 au milieu des années 1990, Mike McNeil a travaillé en hôtellerie, d'abord en République Dominicaine (l'«anecdote» du rapatriement causé par George), puis au Mexique.
À son retour du Mexique, il a complété sa formation dans ce domaine et a travaillé en Europe, notamment à Londres, où il fut directeur d'un Holiday Inn.
Pour lui, le voyage alimentait l'ouverture d'esprit et la matière qui pouvait nourrir l'écriture. «Si tu n'as rien vu, tu n'as rien à dire, donc rien à écrire», considère-t-il.
Revenu au Québec et oeuvrant toujours dans l'hôtellerie, le vieux rêve de devenir chanteur est revenu le titiller. «L'élément déclencheur, ça a été la trentaine, comme si j'étais rendu au cap du mi-chemin de ma vie», confie Mike Mc Neil, particulièrement ébranlé par les cas de cancer de membres de son entourage.
«Je me suis demandé s'il y avait des choses que je n'avais pas encore faites et que je regretterais de ne pas avoir réalisées. Et c'était de chanter», raconte celui qui a suivi des cours de Jessica Gauthier-Isabelle, de l'école de chant et de musique Au coin des Artistes à Shawinigan.
C'est là qu'il a côtoyé Marc Isabelle, qui a travaillé avec lui pour la conception de l'album. «En fait, des fois je dis que Mike Mc Neil c'est un trio, avec Marc Isabelle et Stéphane Ruault». Stéphane Ruault est le guitariste qui accompagne en fond sonore les poèmes du slammeur.
Pourquoi avoir choisi la formule slam et non le chant pour diffuser ses textes? Bien qu'il ait déjà enregistré un de ses poèmes sur un fond de clavier à l'époque de son émission de télé, c'est la découverte de Grand Corps Malade qui l'a encouragé à adopter la forme du slam pour exprimer sa poésie.
«Ce qui fait la beauté d'un texte, c'est l'interprétation qu'on en fait, l'intonation, le rythme», résume celui qui souhaite que l'écriture et les auteurs en général soient davantage reconnus et estimés. C'est là aussi qu'il affirme que «se faire lire, c'est quelque chose. Se faire écouter, c'est encore mieux».
Quelques détails sur certaines des pistes de son disque: sa chanson J'écris est enrichie de la collaboration à distance de Doré, un chanteur martiniquais et quelques-uns de ses amis musiciens. Le texte Rien n'a changé a été inspiré du suicide d'une enfant de 12 ans, et le slammeur s'associe à la Fondation André Dédé Fortin, dédiée à la prévention du suicide.
Feu le chanteur des Colocs figure d'ailleurs parmi les trois influences identifiées par Mike McNeil l'auteur, avec Roger Tabra et Plume Latraverse. Dédé Fortin est un de ceux qui écrivent avec leur âme, selon la catégorisation du slammeur qui pense déjà à son deuxième album.
«Certaines personnes me disent que mon album est dur, sombre. Moi, je dis qu'il est rocailleux. J'ai décidé de ne pas faire l'autruche. Je me sors la tête du sable et je vous écris ceci», soutient celui qui travaille comme vendeur de voitures chez Hyundai - qui commandite ses activités artistiques!
Ceux et celles qui voudraient découvrir le slam peuvent assister aux soirées organisées par Slam Mauricie à tous les derniers mercredis du mois à L'Embuscade.
jeudi 24 février 2011
mercredi 16 février 2011
Exploitation pédagogique du texte « Saint-Denis »
Video clip : http://fr.launch.yahoo.com/
Fiche sur le texte de Slam Saint-Denis
Identité du document
Genre : Slam, texte dit
Titre : Saint Denis
Provenance : extrait de l’album de Grand Corps Malade Midi 20 ; numéro 2, après Le jour se lève
Durée : 3’28’’
Synopsis ou thématique : l’auteur parle de sa ville, dans sa complexité, les lieux, les gens, les comportements
Intérêt : culturel et politique (les banlieues, le verlan, les habitants) une ville et une région dont on parle toujours beaucoup dans l’actualité, linguistique, texte très poétique où apparaît aussi une langue des cités, le verlan, une langue jeune, une langue orale (français parlé, argot, etc).
Le document video
Présentation audio-visuelle, images
On voit le poète et on suit un parcours dans la ville de Saint-Denis, (lieux, habitants). On entend de nombreux bruits, des bribes de langues différentes
Destination
Public : tout apprenant en langue française
Niveau : tous selon exploitation
Exploitation ici : intermédiaire A2/B1
Fonctions (pour le clip)
Ø illustrative
actes de parole (se présenter, se déplacer, habiter, apprécier...)
comportements et non verbal
Ø déclencheur
on est à l’écoute de cette histoire personnelle à travers un texte qui redonne des lettres de noblesse à cette banlieue
souvent dévalorisée dans les représentations ( découverte de sa beauté, de sa diversité, dans une vision renouvelée)
Ø moteur
réflexion sur les thèmes des banlieuees, la culture des jeunes, les milieux socio-culturels
Catégorie(pour le clip)
Cohérente : on décrit et on suit la même idée tout au long de la vision, en revenant vers l’auteur
Importance de l’image dans la compréhension
- description (décor, personnage, actions )
- composition (et prises de vue)
- interprétation (implicites et référents culturels éventuels)
Déroulement
Nombre de séances : au moins deux séances de 2 heures
Matériel : autres textes du même album, autres auteurs slam et rap ( Abd Al Malik), photos de Saint Denis et des lieux dont on parle, articles de journaux sur les émeutes de novembre 2005, sur la vie dans les quartiers, sur l’immigration, sur les nouvelles lois, extraits du Dictionnaire du français contemporain des cités etc.
Démarche
Regarder le clip : attention visuelle
Ecouter le texte : travail sur les compétences orales (écouter autant de fois que nécessaire avec des tâches à faire accomplir à des groupes d’apprenants)
A la fin, distribution du texte et travail sur les compétences écrites
Créativité, écriture et improvisations
Objectifs
Développer la compréhension orale, l’expression orale, la compétence culturelle, l’expression et la compréhension
écrites, la créativité, l’autonomie
Cognitif : apprendre à apprendresavoir comparer, déplacer, faire des hypothèses, anticiper...
Culturel : découverte d’une ville, Slam et France contemporaine
Discursif et linguistique : narration à la première personne, (histoire de vie) figure de réthorique (personnification de la
ville), lexique extrêmement riche (travail sur les rimes, assonances et allitérations)
Communicatif : on suit un trajet, un parcours, individuel et en même temps collectif (déplacements, expression des idées
et des sentiments)
Développement des 4 compétences
· Compréhension orale et plus tard écrite
analyse thématique, champs sémantiques (mots-clés, noms propres et cité, diversité, quotidien), et implicites (questionnaires, grilles), trame narrative (syntaxe, figures de style adresses à l’auditeur, langue utilisée)
· Expression orale (petites improvisations,débat sur la thématique des quartiers, la discrimination etc., dire le texte)
· Expression écrite :
Atelier d’écriture (reformuler en racontant, donner son avis par écrit sur le document,courrier des auditeurs etc.)
Transcription
Saint Denis
J'voudrais faire un slam pour une grande dame que j'connais depuis tout petit
J'voudrais faire un slam pour celle qui voit ma vieille canne du lundi au samedi
J'voudrais faire un slam pour une vieille femme dans laquelle j'ai grandi
J'voudrais faire un slam pour cette banlieue nord de Paname qu'on appelle Saint-Denis
Prends la ligne D du RER et erre dans les rues sévères d'une ville pleine de caractère
Prends la ligne 13 du métro et va bouffer au McDo ou dans les bistrots d'une ville pleine de bonnes gos et de gros clandos
Si t'aimes voyager, prends le tramway et va au marché. En une heure, tu traverseras Alger et Tanger.
Tu verras des Yougos et des Roms, et puis j't'emmènerai à Lisbonne
Et à 2 pas de New-Deli et de Karashi (t'as vu j'ai révisé ma géographie), j't'emmènerai bouffer du Mafé à Bamako et à Yamoussoukro
Et si tu préfères, on ira juste derrière manger une crêpe là où ça sent Quimper et où ça a un petit air de Finistère
Et puis en repassant par Tizi-Ouzou, on finira aux Antilles, là où il y a des grosses re-noi qui font « Pchit, toi aussi kaou ka fé la ma fille ! »
Au marché de Saint-Denis, faut que tu sois sique-phy. Si t'aimes pas être bousculé tu devras rester zen
Mais sûr que tu prendras des accents plein les tympans et des odeurs plein le zen
Après le marché on ira ché-mar rue de la République, le sanctuaire des magasins pas chers
La rue préférée des petites rebeus bien sapées aux petits talons et aux cheveux blonds peroxydés
Devant les magasins de zouk, je t'apprendrai la danse. Si on va à la Poste j't'enseignerai la patience...
La rue de la République mène à la Basilique où sont enterré tous les rois de France, tu dois le savoir ! Après Géographie, petite leçon d'histoire
Derrière ce bâtiment monumental, j't'emmène au bout de la ruelle, dans un petit lieu plus convivial, bienvenu au Café Culturel
On y va pour discuter, pour boire, ou jouer aux dames. Certains vendredi soir, y'a même des soirées Slam
Si tu veux bouffer pour 3 fois rien, j'connais bien tous les petits coins un peu poisseux
On y retrouvera tous les vauriens, toute la jet-set des aristocrasseux
Le soir, y'a pas grand chose à faire, y'a pas grand chose d'ouvert
A part le cinéma du Stade, où les mecs viennent en bande : bienvenue à Caillera-Land
Ceux qui sont là rêvent de dire un jour « je pèse ! » et connaissent mieux Kool Shen sous le nom de Bruno Lopez
C'est pas une ville toute rose mais c'est une ville vivante. Il s'passe toujours quelqu'chose, pour moi elle est kiffante
J'connais bien ses rouages, j'connais bien ses virages, y'a tout le temps du passage, y'a plein d'enfants pas sages,
j'veux écrire une belle page, ville aux cent mille visages, St-Denis-centre mon village
J'ai 93200 raisons de te faire connaître cette agglomération. Et t'as autant de façons de découvrir toutes ses attractions.
A cette putain de cité j'suis plus qu'attaché, même si j'ai envie de mettre des taquets aux arracheurs de portables de la Place du Caquet
St-Denis ville sans égal, St-Denis ma capitale, St-Denis ville peu banale.. où à Carrefour tu peux même acheter de la choucroute Hallal !
Ici on est fier d'être dyonisiens, j'espère que j't'ai convaincu. Et si tu m'traites de parisien, j't'enfonce ma béquille dans l'... non !
J'voudrais faire un slam pour une grande dame que j'connais depuis tout petit
J'voudrais faire un slam pour celle qui voit ma vieille canne du lundi au samedi
J'voudrais faire un slam pour une vieille femme dans laquelle j'ai grandi
J'voudrais faire un slam pour cette banlieue nord de Paname qu'on appelle Saint-Denis.
J'voudrais faire un slam pour celle qui voit ma vieille canne du lundi au samedi
J'voudrais faire un slam pour une vieille femme dans laquelle j'ai grandi
J'voudrais faire un slam pour cette banlieue nord de Paname qu'on appelle Saint-Denis
Prends la ligne D du RER et erre dans les rues sévères d'une ville pleine de caractère
Prends la ligne 13 du métro et va bouffer au McDo ou dans les bistrots d'une ville pleine de bonnes gos et de gros clandos
Si t'aimes voyager, prends le tramway et va au marché. En une heure, tu traverseras Alger et Tanger.
Tu verras des Yougos et des Roms, et puis j't'emmènerai à Lisbonne
Et à 2 pas de New-Deli et de Karashi (t'as vu j'ai révisé ma géographie), j't'emmènerai bouffer du Mafé à Bamako et à Yamoussoukro
Et si tu préfères, on ira juste derrière manger une crêpe là où ça sent Quimper et où ça a un petit air de Finistère
Et puis en repassant par Tizi-Ouzou, on finira aux Antilles, là où il y a des grosses re-noi qui font « Pchit, toi aussi kaou ka fé la ma fille ! »
Au marché de Saint-Denis, faut que tu sois sique-phy. Si t'aimes pas être bousculé tu devras rester zen
Mais sûr que tu prendras des accents plein les tympans et des odeurs plein le zen
Après le marché on ira ché-mar rue de la République, le sanctuaire des magasins pas chers
La rue préférée des petites rebeus bien sapées aux petits talons et aux cheveux blonds peroxydés
Devant les magasins de zouk, je t'apprendrai la danse. Si on va à la Poste j't'enseignerai la patience...
La rue de la République mène à la Basilique où sont enterré tous les rois de France, tu dois le savoir ! Après Géographie, petite leçon d'histoire
Derrière ce bâtiment monumental, j't'emmène au bout de la ruelle, dans un petit lieu plus convivial, bienvenu au Café Culturel
On y va pour discuter, pour boire, ou jouer aux dames. Certains vendredi soir, y'a même des soirées Slam
Si tu veux bouffer pour 3 fois rien, j'connais bien tous les petits coins un peu poisseux
On y retrouvera tous les vauriens, toute la jet-set des aristocrasseux
Le soir, y'a pas grand chose à faire, y'a pas grand chose d'ouvert
A part le cinéma du Stade, où les mecs viennent en bande : bienvenue à Caillera-Land
Ceux qui sont là rêvent de dire un jour « je pèse ! » et connaissent mieux Kool Shen sous le nom de Bruno Lopez
C'est pas une ville toute rose mais c'est une ville vivante. Il s'passe toujours quelqu'chose, pour moi elle est kiffante
J'connais bien ses rouages, j'connais bien ses virages, y'a tout le temps du passage, y'a plein d'enfants pas sages,
j'veux écrire une belle page, ville aux cent mille visages, St-Denis-centre mon village
J'ai 93200 raisons de te faire connaître cette agglomération. Et t'as autant de façons de découvrir toutes ses attractions.
A cette putain de cité j'suis plus qu'attaché, même si j'ai envie de mettre des taquets aux arracheurs de portables de la Place du Caquet
St-Denis ville sans égal, St-Denis ma capitale, St-Denis ville peu banale.. où à Carrefour tu peux même acheter de la choucroute Hallal !
Ici on est fier d'être dyonisiens, j'espère que j't'ai convaincu. Et si tu m'traites de parisien, j't'enfonce ma béquille dans l'... non !
J'voudrais faire un slam pour une grande dame que j'connais depuis tout petit
J'voudrais faire un slam pour celle qui voit ma vieille canne du lundi au samedi
J'voudrais faire un slam pour une vieille femme dans laquelle j'ai grandi
J'voudrais faire un slam pour cette banlieue nord de Paname qu'on appelle Saint-Denis.
samedi 12 février 2011
J’écris des textes sur c’que j’vois
Alors assis dans un café
J’regarde la vie autour de moi
Derrière la vitre il fait bien jour
Et y’a du vent dans les arbres
J’regarde le speed auprès des tours
Et mes toasts au sirop d’érable
J’me suis levé bien avant 7h
C’est un exploit temporaire
Habituellement ça m’ferait trop peur
Mais j’suis en décalage horaire
J’apprécie mon nouveau réel
J’ai fait voyager mon moral
Je sens qu’la journée sera belle
Me revoici à Montréal
On m’a dit qu’ici l’hiver est dur
Alors j’suis venu au printemps
Six mois dans l’froid c’est la torture
Si j’peux éviter, j’aime autant
Mais ce matin l’ciel est tout bleu
Et j’sens qu’mon cœur est tout blanc
J’vais connaître la ville un peu mieux
Je veux voir Montréal en grand
J’ai plutôt un bon apriori
Parce que les gens sont accueillants
Y’a plus de sourires qu’à Paris
Et puis surtout y’a leur accent
Mis à part quelques mots désuets
Ils parlent le même langage que nous
Mais pour l’accent j’sais leur secret
Ils ont trop d’souplesse dans les joues
Niveau architecture, Montréal c’est un peu n’importe quoi
Y’a du vieux, du neuf, des clochets, des gratte-ciel qui s’côtoient
Mais j’aime cette incohérence et l’influence de tous ces styles
J’me sens bien dans ces différences, j’suis un enfant de toutes les villes
Y’a plein d’buildings sévères, y’a des grosses voitures qui klaxonnent
Et des taxis un peu partout, c’est l’influence anglo-saxonne
Y’a des vitraux dans les églises et des pavés dans les ruelles
Quelques traces indélébiles de l’influence européenne
Y’a des grands centres commerciaux, et des rues droites qui forment des blocs
Pas de doute la dessus, Montréal est la p'tite sœur de New York
Y’a des p'tits restos en terrasse, un quartier latin et des crêperies
Pas de doute la dedans, Montréal est la cousine de Paris
Dans les lumières d’l’après-midi, j’ai chillé sur Sainte Catherine
Et là j’ai magasiné, pas question d’faire du shopping
Moi j’aime bien la rue Saint-Denis, c’est ptet pas juste un hasard
Et sur l’plateau des bobos j’ai pris l’soleil à la place des arts
J’ai bien aimé l’vieux port et ses fantômes industriels
Et bizarrement le quartier des musées j’le visiterai la fois prochaine
Je prétends pas connaître la ville, j’suis qu’un touriste plein d’amitié
Mais j’aime ce lieu, son air, et ses visages du monde entier
J’me suis arrêté pour observer la nuit tomber sur Montréal
Et l’dernier clin d’œil du soleil changer les couleurs du mot royal
Les phares des voitures ont rempli les interminables avenues
J’me suis senti serein, un peu chez moi, un peu perdu
J’me suis réfugié dans un Starbucks afin d’finir de gratter
Mon p'tit hommage sur cette ville où j’me suis senti adopté
Sur ces habitants ouverts qui parlent un drôle de patois
Et qui m’ont offert leur écoute, à 6000 bornes de chez moi
Je reviendrai à Montréal car j’ai eu bin du fun
Cette ville où les cheums ont des blondes et où les blondes ont des cheums
J’ai pas encore vu grand-chose, j’veux découvrir et j’sais pourquoi
Je reviendrai à Montréal voir les cousins québecquois
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